Une nouvelle année et de la douceur
Premier article depuis deux mois, et une vraie difficulté à écrire. Quoi dire après ça ? Juste le silence et le temps pour pansement. J'ai conscience que c'est un luxe et que tous les enseignants ont dû gérer leur propre émotion tout en tentant, dans l'urgence, d'aborder l'inexplicable, l'intolérable avec leurs élèves. Je vous tire mon chapeau car ce n'est pas un rôle facile. Pour débuter l'année 2016, je souhaite vous offrir le texte d'Arun Gandhi.
Il est le petit fils du légendaire Mahatma Gandhi, et fondateur et président du M.K. Gandhi Institute for Nonviolence, qui a préfacé le livre de Marshall Rosenberg intitulé Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) - Introduction à la Communication Non Violente.
Voici quelques extraits de son texte : "A moins, comme le disait Grand-père (Gandhi), que nous ne devenions le "changement que nous souhaitons voir dans le monde", aucun changement n'aura jamais lieu. Malheureusement, nous attendons tous que l'autre change d'abord. Un peu partout dans le monde, la violence est manifeste. Que ce soit sous les formes très visibles du nettoyage social ou ethnique, de la criminalité, des violences urbaines ou sous des formes plus secrètes... elle prolifère, semant à son tour les graines de la peur et de la haine dans le cœur des individus... le sentiment d'insécurité se généralise... les ruptures de la communication et du dialogue entraînent l'agressivité, la montée aux extrêmes, l'incompréhension et les malentendus, pour ne pas dire la haine et la paranoïa entre les uns et les autres. Un racisme se répand, qui hésite à s'exprimer en public, mais qui, portes fermées, n'hésite plus à se dire...
La non-violence n'est pas une stratégie que nous pouvons utiliser un jour et laisser de côté le lendemain, pas plus qu'elle ne fait de nous des agneaux ou des mauviettes. La non-violence consiste à inculquer des attitudes positives pour remplacer les attitudes négatives qui nous dominent. Tout ce que nous faisons est conditionné par des motivations égoïstes - ce que nous avons à gagner - et plus encore dans une société à dominante matérialiste qui tire sa force d'un individualisme à toute épreuve. Aucun de ces concepts négatifs ne contribue à créer des familles, des communautés, des sociétés ou des nations homogènes. ... En fait, il ne s'agit pas ici de communication au sens habituel du terme ; il ne s'agit pas d'apprendre à utiliser des procédés qui permettraient la manipulation de l'autre. Il s'agit du langage qui traduit nos convictions profondes d'individu. L'opposé, le langage qui juge est le résultat d'un conditionnement, il n'est pas naturel... ce langage est à la fois celui de la domination et celui de la soumission. Ce n'est pas le langage de la liberté et de l'égalité... Ce qui compte, c'est que la malveillance, la violence, la tyrannie, elles, ont fait l'objet d'un apprentissage avec lequel on peut rompre."
Vous pouvez retrouver l'intégralité de ce texte dans la préface du livre de Marshall Rosenberg : Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) - Introduction à la Communication Non Violente.
Profitez de cette nouvelle année pour vous offrir beaucoup de douceurs et en partagez avec tous les individus que vous côtoyez... la douceur aussi peut se propager !