Reboostez votre motivation
Une semaine est passée depuis la rentrée et vous vous sentez déjà fatigué(e) ? Allez, je vous propose une vidéo qui devrait vous rebooster. Elle ne dure que 8 mn mais réveille la motivation. Elle est en version originale sous-titrée en français. Ria Pierson a été enseignante pendant quarante ans. Voilà ce qu'elle en a tiré...
Vous trouverez ci-dessous la retranscription de la vidéo : "J'ai passé toute ma vie soit à l'école, sur le chemin de l'école, ou à parler de ce qui se passe à l'école. Mes parents étaient enseignants, mes grands parents maternels étaient enseignants, et moi aussi ces 40 dernières années... Nous savons pourquoi les enfants abandonnent l'école, n'apprennent pas à l'école. C'est soit la pauvreté, un manque d'assiduité, une influence négative des proches. On sait pourquoi. Mais une des choses dont nous ne parlons jamais, ou très rarement, est l'importance des connexions humaines, des relations.
Chacun dans cette salle a été influencé par un professeur ou un adulte. Pendant des années, j'ai observé des enseignants, les meilleurs mais aussi les moins bons. Un jour, une collègue m'a dit « Je ne suis pas payée pour aimer les enfants, mais pour donner des cours. Les enfants apprennent les leçons que je leur donne. Point final. » Je lui ai répondu : « Tu sais, les enfants n'apprennent rien des personnes qu'ils n'aiment pas. » Elle m'a dit : « ce ne sont que des bêtises. » Et je lui ai rétorqué : « Eh bien, l'année va être longue et difficile pour toi, ma chère ! » Et j'avais raison. Certains pensent que, l'on est capable de créer des relations, ou on ne l'est pas. Pourtant il existe des gestes simples, comme essayer de comprendre l'autre au lieu de chercher à être compris, ou comme s'excuser. (exemple de la leçon de mathématiques).
Si vous vous excusez auprès d'un enfant, il sera surpris !
J'ai eu des classes tellement déficientes que j'en ai pleuré en début d'année. Je me demandais comment j'allais guider ce groupe pendant neuf mois pour les emmener vers là où ils doivent être ? Et c'est difficile.
Mais une année, j'ai eu une idée brillante. J'ai dit à mes élèves : « vous avez été mis dans ma classe, parce que je suis la meilleure enseignante et vous êtes les meilleurs élèves. Ils nous ont mis ensemble pour montrer l'exemple à tout le monde.» Un des élèves a demandé « Vraiment ? » J'ai répondu : « Oui. Nous devons montrer l'exemple aux autres classes pour que les autres nous remarquent dans les couloirs, donc il ne faut rien dire. Il suffit juste de marcher avec fierté. » et je leur ai donné un adage : « Je suis quelqu'un. J'étais quelqu'un à mon arrivée et je serai quelqu'un de meilleur à ma sortie. Je suis fort, je suis puissant. Je mérite l'éducation dispensée ici. J'ai des projets à réaliser, des personnes à impressionner et des endroits à visiter. » Et ils ont tous crié : « Ouais ! »
Si vous le répétez souvent, cela devient une partie de vous.
J'ai fait un quiz de 20 questions. Un élève à eu 18 fautes. Je lui ai mis +2 et un grand smiley sur sa copie. Il m'a demandé : « Mme Pierson, c'est un 2 ? » J'ai répondu « oui ! » Il m'a demandé : « Alors pourquoi vous avez mis un smiley ? » Je lui ai répondu : « parce que tu es sur la bonne voie. » Tu as eu 2 bonnes réponses, tu n'as pas eu faux partout. Et après avoir révisé cela, tu te sentiras mieux, non ? » Il m'a dit : « Oui Madame, je peux mieux faire. »
Vous voyez : moins 18, ça vous déprime. Plus 2, veut dire que ce n'est pas si mauvais ! (Tout est dit : ce fameux « droit à l'erreur » trop négligé par les adultes)
Pendant des années, j'ai observé ma mère. Utiliser la récréation pour revoir une leçon, se rendre au domicile de ses élèves l'après-midi, acheter des brosses, du beurre de cacahuètes et des biscuits, pour les garder dans son tiroir si un élève avait faim, et un gant de toilette et du savon pour ceux qui ne sentaient pas très bon. C'est difficile d'enseigner à des enfants qui sentent mauvais. Et les enfants peuvent être cruels (entre eux). Et donc elle gardait tout ça dans son bureau et des années plus tard, après sa retraite, j'ai vu certains de ses élèves venir la voir et lui dire : « vous savez, Madame Walker, vous avez changé ma vie. Vous avez fait en sorte que je réussisse. Vous avez su me faire sentir que j'étais quelqu'un, alors que je savais que ce n'était pas le cas. Et je voulais juste vous montrer ce que j'étais devenu. » Et lors de l'enterrement de ma mère il y a deux ans, il y avait tellement de ses anciens élèves que j'en ai eu les larmes aux yeux. Pas parce qu'elle était décédée, mais parce qu'elle avait laissé un héritage de relations qui ne disparaitront jamais.
Pouvons nous créer plus de relations humaines ? Absolument.
Appréciez-vous tous vos élèves ? Non, évidemment.
Et c'est bien connu, les plus durs sont toujours présents. Toujours.
Vous ne les aimerez jamais tous, et les enfants durs sont là pour une raison : la connexion, les relations. Et même si vous ne les aimez pas, ils ne doivent jamais le savoir. Jamais. Les professeurs deviennent alors de très bons acteurs. Nous venons travailler même si nous n'en avons pas envie, nous écoutons des politiques illogiques, mais nous continuons à enseigner. Quand même. Nous enseignons toujours, car c'est notre métier.
L'enseignement et l'apprentissage devraient apporter du bonheur.
Le monde ne serait-il pas plus fort si nos enfants n'avaient pas peur du risque, n'avaient pas peur de penser et avaient un champion. Chaque enfant mérite un champion, un adulte qui ne l'abandonnera jamais, qui comprend le pouvoir de la connexion, et qui insiste pour qu'il devienne le meilleur possible. Est-ce un boulot difficile ? Oh que oui. Mais ce n'est pas impossible. Nous pouvons le faire. Nous sommes des enseignants. Nous sommes nés pour faire la différence. Merci beaucoup."
J'ajouterai une conclusion au discours de Rita Pierson : l'enseignement est une très belle mission !